Je m'appelle Lubula Mumbere Eugène. Je suis Economiste, porteur d'un diplôme de Master de l'Université Omar Bongo de Libreville depuis 2004. Cette formation avait été réalisée par le financement du Programme de Troisième Cycle Interuniversitaire (PTCI). Depuis cette année, j'enseigne à l'Université Catholique de Bukavu. C'est en 2019 que j'ai rejoint l’équipe de chercheurs de POLE Institute. J'ai ainsi conduit le projet de recherche „Humanizing Ebola response in the Democratic Republic of the Congo (DRC)“, co-exécuté avec Université Martin-Luther d’Halle. Il va sans dire l’expérience acquise à travers ce projet sera profitable à la mise en œuvre du présent projet sur le diagnostic du Covid-19.
Au de la pandémie Covid-19, son avènement a été un choc pour le monde entier, la RDC y comprise. Dans ce pays, la tendance initiale était d’en refuser l'existence. Les mesures prises par le gouvernement ont été considérées par les congolais comme une imitation inopportune, malveillante et aux conséquences socialement indigestes. Par exemple, la mesure de mise en quarantaine était prise pour de l’emprisonnement indu. Les témoignages indiquent qu’en général les espaces prévus pour la mise en quarantaine n'étaient pas suffisamment équipés pour y mener une vie digne. Par endroits, les chambres n'avaient pas de matelas ou en avaient, mais de piètre qualité. Ailleurs, bien qu’étant bien logés, les malades se plaignaient d’être mal ou peu nourris ; etc.
Sur le plan économique, le covid-19 a été à la base d’un épisode d’inflation sur le marché des biens et des services. Les frontières ayant été fermées, les commerçants congolais ne pouvaient s'approvisionner à l'extérieur. Du coup, leurs stocks se sont mis à diminuer au point que les biens de consommation courante s’étaient raréfiés face à une demande persistante. Partant, les prix s’étaient mis à enfler. Par ailleurs, le marché des biens d’exportation s’était fort aminci du fait de l’universalité de la crise. L’économie devenait progressivement exsangue. A la suite de cette inflation, la vie est apparue difficile d'approche pour la plupart des ménages. Il est par contre intéressant de mentionner que face à la carence des produits vivriers importés généralement des pays voisins, une certaine résilience économique s’était manifestée à travers la résurgence de l’offre locale des produits vivriers. Ainsi, la menace de la famine que tout le monde redoutait, à Goma notamment, s’est vite annihilée.
En ce qui concerne le projet de recherche sur le test-covid-19, il est une opportunité de savoir tout d’abord les diverses perceptions de la population vis-à-vis de cette pandémie et les traitements jusque-là proposés. Et puis, comprendre les conceptions et appréhensions que la population se fait sur les différents tests serait intéressant dans un contexte où l'économie locale tourne au ralenti. Il est aussi bon de savoir quelle place la population accorde à la médecine traditionnelle ou à la religion dans son approche de la maladie. Enfin, je serais heureux d'apprendre comment les familles s'organise pour survivre lorsqu'un de leurs vient à être confirmé positif.